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Soirée GrenoBook – 06/11/2024

Nous nous sommes retrouvés chez Vincent (Grand Organisateur) qui avait mis la bonne ambiance dans les assiettes ainsi que les verres de sa grand-mère. Un très grand MERCI pour son accueil particulièrement chaleureux. Ensuite, il a renommé ces soirées « Greno book » et ca, c’est super chouette je trouve. Enfin vous avez raté un sacré moment, mais cela, on vous le dit à chaque fois…

Le plus curieux de cette soirée c’est que malgré la diversité proposée, la quasi-totalité des livres concernait le « moi intérieur du photographe », sa sérénité ou son apaisement… un peu comme si la photo devenait un exutoire, un bienfait valant un bon psy … D’ailleurs en parlant de cela :

 

Brigitte nous présente « je consulte un Psy » de T. DUBOIS

Quelques années de psychanalyse à l’origine de cet ouvrage. Des autoportraits solo mis en scène de façon humoristique. Juste le rappel du rendez vous le mercredi à 11h avec son psy qui associe une pensée et une image. « Je prête à rire mais je donne à penser ». La préface de son psy qui ne souhaite pas du tout valider ce travail tant la psychiatrie y est rabaissée (assagir des hurluberlus) mais voyant toutes ces réflexions imagées considère la guérison proche…

 

Jacques nous dévoile « Arbres » de M. KENNA

Enfant, l’auteur va souvent dans un parc et se passionne pour les arbres, ce lien entre la terre et le ciel. En quête d’une spiritualité constante il les observe plusieurs heures avant de les photographier en argentique et en pause longue. Cela donne une ambiance très poétique, apaisante à tous ses jeux de lumières, ces formes ces alignements ou ces textures de ciel. Une antre à la vie.

 

Eric va nous intriguer avec « Les oiseaux » d’ALBARRAN et CABRERA

Tiré d’une série avec un seul thème (les oiseaux) où chaque ouvrage est réalisé par un photographe. Pour celui-ci c’est un couple. Ici il s’agit d’une inspiration orientale, le « mono no aware » ou la beauté des choses éphémères. On capte un instant par des procédés de photographie variés et étendus. On ne sait pas dans quel sens est la photo, reflet ou pas, très graphiques comme une estampe. Parallèle est fait avec Miro et son immobilité- mouvement et un renvoi possible avec Masahisa FUKASE et ses corbeaux.

 

Marie-Claire nous fait découvrir « Eléments » de J-M LENOIR

Rencontré par hasard en Ecosse, M-Claire a eu la chance de passer 2 jours en sa compagnie. On montre un sujet par ce qu’il exprime. On regarde d’abord afin de pouvoir ressentir ses propres émotions puis on prend conscience de la manière de les exprimer. Dans ce livre, de grands espaces deviennent des « éléments ». Le lieu n’est qu’un prétexte pour montrer son énergie intérieure.
Voici une interview à écouter : https://www.fautpaspousserlesiso.com/episode-n6-au-coin-du-feu-conversations-avec-jean-michel-lenoir/

 

Chrystelle nous fait découvrir M. BORNHAUSER dans la collection Percevoir

Cette collection met en évidence des nouveaux talents. Diplômée de l’école d’Arles en 2015 son ascension est rapide. Son univers est très coloré, graphique où elle joue beaucoup avec les ombres. Ce livre présente des images en pleine page, les tons sont à la limite de la saturation mais les lignes ou les courbes atténuent l’effet colorimétrique jusqu’à une certaine poésie. Parfois la même image, nette ou floue laisse notre esprit dans une large divagation…

 

Marc nous partage « American geography » de M. BLACK

Un livre sur l’envers du rêve américain. L’auteur a parcouru les USA se polarisant sur ceux qui ne rêvent pas trop. Que des images en noir et blanc, plutôt documentalistes infiniment ciselées, comme un puzzle. Des constructions d’images anodines en apparence mais avec un fort pouvoir expressif. Des photos qui se répondent avec une construction du livre très aboutie : que des images carrées, un panoramique qui clôture un chapitre comme un trait d’union avec un détail en gros plant reproduit ensuite en double page, comme une sorte de fil rouge de la région traversée…
https://www.youtube.com/channel/UC9cR5ewKROLQ4dnjSzTRmkg
Une référence intéressante concernant la culture photographique

 

Marie nous emmène « au Vietnam » de REHAN

L’auteur vit dans ce pays. Il s‘apparente à un ethno photographe shootant les ethnies du Nord Vietnam. Des portrait en clair obscur, d’enfants, de vielles personnes, tout en pudeur et en émotion. On ressent, à voir ces portraits, une impression de complicité avec le sujet. C est le résultat d’une communication plus ou moins longue avec ces personnes et pour l’auteur c’est une photo « vive de confiance ». A savoir que certaines des personnes-sujettes ont été aidées personnellement par l’auteur…

 

Vincent nous expose une partie de la vie de « CARTIER BRESSON Allemagne 1945» en BD

Partons faire connaissance de notre star nationale en lisant une BD concernant la période de la deuxième guerre mondiale. On le pense bourgeois venant d’une riche famille industrielle mais il a mené sa vie pour réduire cet héritage jusqu’à supprimer « Bresson « de son nom. Enormément de négatifs pour seulement quelques images très connues. On ne connait pas tout d’HCB. Formé au cinéma et au dessin, il en ressort un coté puriste où il ne recadre jamais une photo. Il y a bien sûr toujours un humain dans ses images. Le livre est une succession de BD avec ses photos emblématiques plus ou moins expliquées.
Quelques anecdotes de cette période :
 – il a été emprisonné dans un stalag d’où il s’est évadé 3 fois
 – il avait enterré son Leica avant son enfermement pour le retrouver une fois libéré
 – il a écrit un livre intitulé « Images à la sauvette » en France mal traduit en GB pour « Instant décisif »… Ca vous parle ?



J-Luc nous emporte dans les abysses de L.BALLESTA de Reporters Sans Frontière

Cette association prônant une info libre et fiable publit ses albums régulièrement. Chacun met en valeurs un photographe. Ronnis, Brassaï, Lartigues ou Salgado ont eu le leur. Ce numéro 64 (que vous pouvez vous procurez à l’association) est consacré à L. BALLESTA. C’est un plongeur natif du Sud, biologiste marin, successeur probable de J-Y COUSTEAU. En effet il organise des expéditions qui sont souvent la conséquence de l’envie de réaliser une photo exceptionnelle : un poisson pré historique (le Cœlacanthe par 120 m de fond), des requins dans une passe dans l’attente du passage de mérous pour se nourrir, une région (La Terre Adélie) avec V. MUNIER chacun réalisant des images sur terre ou sou l’eau.
Au delà du défi physique pour la profondeur, du défi technique par la plongée, le manque de lumière, l’absence de couleur il nous permet de contempler des images exceptionnelles avec des lignes de bulles, des courbes poétiques, des jeux de couleur, des macros pleines de détails. Il nous permet ainsi une découverte d’un milieu d’une grande beauté…

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