Pour écrire cet article, je me suis appuyé sur un dossier paru dans le magazine « Réponses photo » qui me semblait bien synthétiser cette pratique.
Les principales difficultés
La lumière changeante et faible, les contre-jours fréquents, le sujet en mouvement, la difficulté de placement, le décor pollué (pieds de micros par exemple) et l’obligation de shooter sans flash, bien sùr.
Le matériel
Boitiers « “ Priorité aux Reflex. Un boitier permettant de monter en sensibilité (ISO) est le plus adapté. Capteur APS-C ou plein format, peu importe. Il est juste important de bien connaitre son boitier car la montée en sensibilité générera du bruit numérique. Il sera difficile, alors, de réaliser des clichés propres. En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu besoin de dépasser les 1600 ISO. Les bridges sont peu appropriés car le bruit numérique est vite perceptible et ils sont très lents au déclenchement. Quant au compact, cela relève de l’exploit.
Objectifs « “ Priorité aux objectifs lumineux. La grande ouverture F2,8 (ou plus) permet de faire entrer une grande quantité de lumière et autorise une vitesse d’obturation confortable ; 1/125ème s. minimum. 1/60ème s. peut suffire si le sujet est immobile. Pour moi, l’objectif incontournable est les 70-200 F2,8 couplé avec un 24-70 F2,8 ce qui permettra de faire face à  tout. Un 50mm F1,8 ou F1,4 peut être utile proche de la scène. Pour les plans d’ensemble, un 24mm F2,8 serait idéal (ou un 35mm).
Petits trucs à  savoir
- Pour ne pas avoir à  changer d’objectif dans le noir, 2 boîtiers ne sont pas du luxe.
- Le choix du mode priorité ouverture (A pour Nikon et AV pour Canon) reste très efficace. Certains préfèrent le mode tout Manuel, mais de nos jours, les jeux de lumière sont très sophistiqués et donc font changer rapidement l’exposition générale de la scène. le mode Manuel peut être « surpris » par ces changements. A vous de voir la dynamique du spectacle et de choisir le bon mode. Notez qu’un bain de lumière « high key » ou une ambiance intimiste « low key » peuvent produire de supers résultats…
- Pour la mesure d’exposition, utilisez en priorité la mesure spot pondéré. La mesure centrale pondéré donnera aussi de bons résultats si par exemple le sujet se place devant une lumière puis se décale.
- Le conseil est de débuter le shoot en balance des blancs automatique puis, si besoin, d’ajuster manuellement la température couleur sur 3200K et de comparer. A savoir que dans 80% des cas la balance des blancs automatique est efficace.
- Prévoyez des bouchons d’oreilles pour travailler prés de la scène.
Tous les principes que je viens de vous donner sont généraux, bien sùr, mais ils permettent de pouvoir rapporter des photos. Rien n’empêche de tester d’autres choses. Le choix du noir et blanc ou de la couleur reste personnel sauf dans le cas de commandes particulières. Après, c’est l’oeil et l’expérience qui font le reste.
Travailler en RAW ou en JPEG est aussi une affaire de choix. Pour ma part, je ne shoote qu’en JPEG car je ne passe que très peu de temps dans le post-traitement de mes photos. La photo doit être bonne sinon je ne la garde pas. Je privilégie l’efficacité avant tout !
Autre approche
Une autre approche peut être la suivante : mettez vous en mode Manuel, et sur la plus haute sensibilité ISO donnant des résultats propres en terme de bruit (vous devez un peu connaitre votre boitier pour savoir cela). En fonction du niveau de mobilité des musiciens, calez vous sur une vitesse comprise entre 1/30s (ils ne bougent presque pas) et 1/125s (ils gigotent sans arrêt). Notez que si vous avez un stabilisateur, il aidera à  gommer VOS bougés, mais pas ceux des musiciens, le maillon faible … 😉 A partir de là  , il ne vous reste que l’ouverture pour trouver la bonne exposition.
Ainsi, vous pouvez aussi vous caler en mode Priorité vitesse (Tv ou S), afin de sécuriser les flous, et laisser l’appareil s’adapter à  l’éclairage changeant, via l’ouverture. Par expérience, l’appareil va avoir tendance à  inclure beaucoup de « noir » du fond dans sa mesure d’exposition, donc compensez cela en sous exposant un peu avec la compensation d’expo (bouton +/-). Certains me diront qu’en mesure matricielle oui, mais en mesure spot non. C’est exact. Et c’est pour cela que le mode Manuel reste pour moi le meilleur. Les compositions sont parfois décadrées, et le point n’est pas toujours fait là  où l’exposition est la bonne (limite de la mesure spot).
Dernières recommandations
Attention aux photos hors espace concert. Les photos de foule, du public sont autorisées, mais veillez bien à  ce qu’aucun personnage ne se détache. En France existe le droit à  l’image !
Voilà  un petit tour rapide qui, on l’espère, vous sera utile.
N’hésitez pas à  ajouter vos commentaires ci-dessous, pour nous partager vos expériences ou questions.
 De la bonne lecture …
- Blog Apprendre la Photo
- Focus Numerique
- Capture numerique
- Adam Elmakias, un jeune très doué
Où vous placer ?
Il est vrai que plus le concert est gros et encadré, moins le photographe aura le choix du placement.
Dans un concert « pro », on vous laisse en principe circuler devant au pied de la scène au niveau de la « crash barriere ». Vous aurez compris que c’est super pour les portraits, mais pas pour les plans d’ensemble. Un conseil à  cet endroit là  est de se positionner sur les cotés de la scène, et non pas juste devant l’artiste (pied de micro cachant son visage, narines plein face, mauvais angle pour saisir ses expressions …). Observez comment l’éclairage et les spots tombent sur l’artiste et la scène, cela vous aidera à  choisir « le bon coté ». Observez aussi si l’artiste s’oriente plus souvent d’un coté que de l’autre pour parler au public, si son instrument le contraint d’un coté, s’il est droitier ou gaucher, si ses cheveux tombent du même coté … Ces petits détails vont faire toute la différence dans la réussite de vos images sur le vif.
Observez également les jeux de lumière : d’où viennent-ils ? à   quel rythme oscillent-ils ? est-ce qu’un contre jour créatif avec la silhouette du chanteur est possible ? êtes-vous du coté du visage éclairé ? …
Souvent, pour les artistes connus, seuls les 3 premiers morceaux sont autorisés aux photographes. Il faut alors espérer que l’artiste « se chauffe » rapidement, sinon on aura la frustration de ne pouvoir saisir les meilleures ambiances de milieu / fin de concert. J’ai remarqué que les 2eme et 3eme morceaux sont souvent très péchus … 😉
Une fois passé le moment au pied de la scène, privilégiez maintenant les scènes d’ensemble avec du recul, l’ambiance, la public, la foule, les backstages/coulisses, le personnel, l’organisation … un spectacle, c’est aussi tout ceux qui le rendent possible, pas uniquement l’artiste. Quelques endroits sympa (si vous pouvez y accéder) :
- les cotés de la scène derrière les rideaux noirs (là  où personne ne vous voit, mais comme si vous étiez avec l’artiste);
- l’arrière de la scène (s’il n’y a pas de rideau de fond, vous pouvez prendre le public en même temps que l’artiste ou des angles de vue originaux);
- au fond de la salle (le public et ses têtes qui dépassent peuvent vous faire un effet sympa, ou bien vous avez le coté majestueux de la scène dans son ensemble)
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