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[GRENOWALK] Art déco à Grenoble

Que cela fait du bien de se retrouver entre photographes et de se balader dans les rues de Grenoble à la recherche d’une image ! Le thème de ce jeudi 25 juin était l’Art déco, et nous avons pu voir d un œil nouveau des immeubles que nous croyions connaître. Boire un verre en terrasse (offert par Focus) a permis de prolonger ce moment convivial et estival.

Brigitte


Recherches en amont de la sortie

L’Art Déco est un mouvement artistique ou une période artistique que l’on situe généralement entre les années 20, 1925, année de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs à Paris étant une année phare et 1939, début de seconde guerre mondiale. On placera toutefois les origines de l’Art Déco dans les années 10, où, en réaction à l’Art Nouveau, jugé trop exubérant (nommé alors l’Art Nouille), les objectifs se transforment alors même si l’ornementation garde une place importante (ferronnerie, motifs floraux, bas-reliefs, statuaires…). D’ailleurs, on verra plus une évolution progressive qu’une véritable révolution. Mais petit à petit, les formes géométriques prendront de la place pour finalement s’imposer sur les courbes.

Cours Jean Jaurès

Ils sont tous différents pour la bonne raison qu’ils sont l’oeuvre d’architectes différents. Vous ne verrez réellement aucune unité stylistique dans tout ce qui sera présenté ici et pourtant ils seront tous Art Déco, tous des années 1920 (sauf un des années 30).

n°88 : celui-ci fait un peu pâle figure, mettons qu’il n’offre pas les mêmes attraits au regard du passant.

n°70 : voici mon préféré. Il y en a de partout, c’est très agréable pour le regard. En dehors de la multitude d’éléments décoratifs, qui ont un coût certain, on sait tout de suite que l’on a affaire à un immeuble bourgeois par l’utilisation de la pierre pour les balcons du deuxième étage. Notez le vase de fleurs au centre du fronton et l’utilisation, encore, du motif floral en bas-relief au dessus de la porte. Il s’agit peut-être du plus bel immeuble XXème siècle de la ville.

n°60 : à nouveau, on descend d’un cran au niveau qualitatif (sans jugement) avec ce petit immeuble de quatre étages.

n°58 : voici un bon exemple d’immeuble a priori des années 30 (je peux toujours me tromper). Ce qui est intéressant c’est la coupure entre le commerce du rez-de-chaussée et l’arrondi des étages avec ce jeu de concave / convexe.

n°52 : parfaite symétrie entre les deux côtés de cet immeuble qui aime le motif spirale. On le retrouve sur la porte et à l’intérieur du triangle en ferronnerie des balcons et balconnets.

n°29 & 29 bis : celui-ci serait plutôt ordinaire s’il ne possédait pas une jolie marquise et, du côté de la rue Génissieux, de jolis attraits : un support de balcon en coquille saint-Jacques, une mosaïque aux motifs floraux, une mosaïque à nouveau pour le numéro de la rue et une jolie porte.

n°49 : quand je vous disais qu’il n’y avait aucune unité stylistique, celui est bien différent, n’est-ce pas ? Sans être laid, il n’offre pas du tout le même intérêt que ses camarades précédents. Tout y est plus simple et plus grossièrement dessiné.

n°33 : totalement invisible en été à cause des branches d’arbre, cet immeuble a heureusement été photographié au début du printemps. Il y aura donc certains immeubles dans ce cas, l’avenue étant très boisée (ce qui est une bonne chose). L’agencement général n’est pas le plus attirant mais cet immeuble nous offre un joli travail sur la ferronnerie de la porte et des balcons. Ils présentent tous les deux un motif vasque de fleurs ; celui de la porte atteint de très grandes dimensions.

n°48 : un immeuble d’angle des plus typiques de la période avec ses frontons à pans coupés, alternance d’angles droits et d’arrondis, sa bow-window sur quatre étages. On reconnaît toutefois l’influence de l’architecture haussmannienne avec ses mansardes au dernier étage et avec l’utilisation de la tuile.

Cours Berriat

n°70 : très joli immeuble, orné des pieds à la tête. C’en est presque maladroit. Regardez la frise du cinquième étage : des volutes en bas-relief, bien, pourquoi pas, mais ils se répètent à l’identique sur toute la façade, ce qui n’est pas très Art Déco et vraiment pas très joli, il faut être honnête. D’autres motifs encore, en bas-relief ou en ferronnerie, sont uniques en leur genre et pas spécialement typiques de la période. Heureusement que l’on peut compter sur les bow-windows, les vasques de fleurs et les motifs à étagement de la porte.

n°31 : voici clairement un immeuble à bas coût et pourtant, l’architecte n’a pas opté pour un bloc de béton sans vie et sans âme. Un motif simple en spirale pour la porte et les balconnets, un petit bas-relief floral, des formes de balconnet, et bien voilà qui n’est déjà pas si mal.

n°32 : ce qui saute aux yeux c’est l’utilisation de carreaux (de béton ?) formés de quatre bandes qui alternent l’horizontal et le vertical. Une décoration bon marché mais qui fait son effet. Bien qu’elle soit bon marché, seul le premier étage en a bénéficié.

Rue Thiers

Cette architecture sera bien plus « moderne », dans le sens donné à ce mot à cette époque, bien plus géométrique, bien plus austère et sensiblement moins ornée. Les façades seront plus nues, les arrondis moins marqués et moins présents. Nous serons ravis de remarquer que ces caractéristiques ne représentent pas des règles (les architectes n’ayant pas de copies des écrits de Le Corbusier dans leur poche<) et que de nombreuses exceptions seront observables, indiquant parfois une transition dans la démarche de modernité.

n°17bis : un bon exemple d’architecture de transition à budget moyen. Symétrie parfaite, fronton arrondi, motif simple sur les balconnets.

n°22

n°23 : les bow-windows ne sont plus que des blocs. Dans la porte également, il n’y a plus de place que pour la ligne droite.

n°45, 46, 49, 51

n°53 : voici le seul immeuble que l’on peut qualifier d’Art Déco en étant sûr de ne pas se tromper. Pourtant, il y a peu de chance qu’il soit d’une époque antérieure aux autres bâtiments de la rue. D’ailleurs les colonnettes (peu utilisées pendant les années 20) en attestent. En définitive, cet immeuble n’est ni très joli ni très intéressant.

Autres rues

1 rue Raymond Bank : cette fois, la façade est plus sobre mais les ornements plus subtils, plus travaillés et plus typiques de la période. Notez le numéro 1 flanqué dans sa pyramide de fer, intégré au bas-relief floral. Il est difficile de savoir si le choix de la couleur beige est d’origine, mais ce n’est pas impossible.

7 rue Gabriel Péri : j’ai montré peu de portes en bois jusqu’à présent mais il est bon de savoir qu’elles existent aussi dans l’Art Déco. Forcément moins chics que leurs grandes sœurs en ferronnerie, elles ont aussi leurs éléments intéressants.

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